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John Fante


Il commence à écrire très tôt et, si on en croit ses romans autobiographiques, se montre comme un enfant particulièrement sensible, enflammé, charismatique et avide de la beauté du monde.
À 20 ans, il se rend à Los Angeles (en 1929) où il travaille dans une conserverie de poisson (évoqué dans La Route de Los Angeles).
Avide de littérature, le jeune homme se nourrit spirituellement avec Knut Hamsun, Dostoïevski, Nietzsche, Jack London et Sinclair Lewis, et fait ses premières gammes en écriture. Il montre ses textes à H. L. Mencken, rédacteur en chef de la prestigieuse revue littéraire The American Mercury.
Celui-ci le publiera dès 1932 (sa première nouvelle est publiée alors qu'il a 26 ans). Commence alors entre les deux hommes une amitié épistolaire qui dureras plus de vingt ans. En 1933, son roman La Route de Los Angeles est refusé car jugé trop cru et trop provocant (malgré une correction de son ébauche vers 1936, le roman ne sera publié qu'en 1986, après sa mort).
Son premier roman Bandini, parait en 1938. Largement autobiographique, on y suit les pérégrinations du jeune Arturo Bandini, fils d'immigrés italiens, habile rhéteur, manipulateur, joueur et jouisseur, chercher une place au soleil à partir de son Colorado natal. Parallèlement, il fait ses débuts dans les studios de Hollywood où il participe de 1935 à 1966, à la rédaction de scénarios d'une dizaines de films (Full Of Life, Jeanna Eagels, My Man and I, The Reluctant Saint, Something for a Lonely Man, My Six Loves and Walk On the Wild Side).  

John Fante et son bull terrier "Le chien stupide?"L'œuvre est habile, élégante, montre un Bandini/Fante sûr de lui et de sa folie, bien en adéquation avec la personnalité de Fante : menteur, joueur, il n'a pas hésité ici, et comme il ne cessera de le faire, de travestir la réalité, pour lui donner plus de substance, plus de goût, plus de puissance. Et l'effort marche à merveille : Bandini est un héros inimitable, border-line, toujours à chercher l'extrême et la nausée dans ses envies : l'art, la philosophie, les femmes. Bandini constitue le premier quart d'un cycle autobiographique constitué de La Route de Los Angeles, Demande à la poussière, et beaucoup plus tardivement de Rêves de Bunker Hill. L'autre cycle de Fante, Molise, comprend Les Compagnons de la grappe et Mon chien Stupide.
À l'époque de Demande à la poussière (publié en 1939), Fante est encore un gamin torturé et impulsif, qui s'est installé dans un petit hôtel tenu comme une pension de famille par une dame patronnesse. Fante vit alors seul, envoie de l'argent à sa mère dès que tombe un cachet de l'American Mercury, prophétise le monde, est sans cesse tendu entre deux abîmes : les femmes et la littérature.
Sa rencontre avec Joyce, une étudiante fortunée, éditrice et écrivain, qu'il épouse en juillet 1937 va lui permettre de s'adonner pendant de longs mois à ses deux passions, le golf et le jeu. Il trouve tout de même le temps d'écrire et d'éditer son plus grand succès commercial Pleins de vie dont la réussite financière lui permettra d'acquérir une maison à Malibu. De 1950 à 1956, John Fante vit sous le règne de l'abondance, il travail notamment pour la Fox et la MGM et sera nommé aux oscars du meilleur scénario en 1957 pour Pleins de vie. Durant cette période il part également travailler à Rome et à Naples où se réveille en lui la nostalgie de ses origines italiennes. Cette carrière fut vraisemblablement alimentaire pour Fante, qui regrettait la cruauté bruyante de son travail de romancier. Il ne quittera cependant jamais ce dernier, dictant encore à sa femme Joyce les épreuves de Rêves de Bunker Hill à 74 ans, rendu aveugle (et cul-de-jatte) par des complications de son diabète.

Fante eut quatre enfants, dont l'écrivain Dan Fante.

Figure de l'excès et de la provocation John Fante est aujourd'hui considéré comme un écrivain de premier ordre, précurseur de la beat generation.

(8 avril 1909 - 8 mai 1983)

Fils d'immigrants italien, John Fante naît au Colorado, États-Unis, en 1909, au sein d'une famille croyante et conservatrice. Son enfance de gamin des rues turbulent se fera au sein d'une école jésuite, où Fante découvrira douloureusement le besoin de liberté, la sexualité, et l'écriture. Il commence à écrire très tôt et, si on en croit ses romans autobiographiques, se montre comme un enfant particulièrement sensible, enflammé, charismatique et avide de la beauté du monde.

À 20 ans, il se rend à Los Angeles (en 1929) où il travaille dans une conserverie de poisson (évoqué dans La Route de Los Angeles). Avide de littérature, le jeune homme se nourrit spirituellement avec Knut Hamsun, Dostoïevski, Nietzsche, Jack London et Sinclair Lewis, et fait ses premières gammes en écriture.

Ses premières nouvelles attireront l'attention du célèbre H. L. Mencken, rédacteur en chef de la prestigieuse revue littéraire The American Mercury, qui publiera régulièrement, dès 1932, la prose du jeune Fante (sa première nouvelle est publiée alors qu'il a 26 ans, mais il se fait passer pour plus jeune, par orgueil et goût de la mise en scène de son propre talent) et gardera même une correspondance de 20 ans avec le jeune écrivain.

En 1933, son roman La Route de Los Angeles' est refusé car jugé trop cru et trop provocant (malgré une correction de son ébauche vers 1936, le roman ne sera publié qu'en 1986, après sa mort).

Son premier roman Bandini, parait en 1938. Largement autobiographique, on y suit les pérégrinations du jeune Arturo Bandini, fils d'immigrés italiens, habile rhéteur, manipulateur, joueur et jouisseur, chercher une place au soleil à partir de son Colorado natal. L'œuvre est habile, élégante, montre un Bandini/Fante sûr de lui et de sa folie, bien en adéquation avec la personnalité de Fante : menteur, joueur, il n'a pas hésité ici, et comme il ne cessera de le faire, de travestir la réalité, pour lui donner plus de substance, plus de goût, plus de puissance. Et l'effort marche à merveille : Bandini est un héros inimitable, border-line, toujours à chercher l'extrême et la nausée dans ses envies : l'art, la philosophie, les femmes. Bandini constitue le premier quart d'un cycle autobiographique constitué de La Route de Los Angeles, Demande à la poussière, et beaucoup plus tardivement de Rêves de Bunker Hill. L'autre cycle de Fante, Molise, comprend Les Compagnons de la grappe et Mon chien Stupide.

À l'époque de Demande à la poussière (publié en 1939), Fante est encore un gamin torturé et impulsif, qui s'est installé dans un petit hôtel tenu comme une pension de famille par une dame patronnesse. Fante vit alors seul, envoie de l'argent à sa mère dès que tombe un cachet de l'American Mercury, prophétise le monde, est sans cesse tendu entre deux abîmes : les femmes et la littérature.

Sa rencontre avec Joyce, une étudiante fortunée, éditrice et écrivain, qu'il épouse en juillet 1937 va lui permettre de s'adonner pendant de longs mois à ses deux passions, le golf et le jeu. Il trouve tout de même le temps d'écrire et d'éditer son plus grand succès commercial Pleins de vie dont la réussite financière lui permettra d'acquérir une maison à Malibu. Le succès de sa dernière parution lui ouvre les portes d'Hollywood où il devient un scénariste important et reconnu ( Full Of Life, Jeanna Eagels, My Man and I, The Reluctant Saint, Something for a Lonely Man, My Six Loves and Walk On the Wild Side). De 1950 à 1956, John Fante vit sous le règne de l'abondance, il travail notamment pour la Fox et la MGM et sera nommé aux oscars du meilleur scénario en 1957 pour Pleins de vie. Durant cette période il part également travailler à Rome et à Naples où se réveille en lui la nostalgie de ses origines italiennes. Cette carrière fut vraisemblablement alimentaire pour Fante, qui regrettait la cruauté bruyante de son travail de romancier. Il ne quittera cependant jamais ce dernier, dictant encore à sa femme Joyce les épreuves de Rêves de Bunker Hill à 74 ans, rendu aveugle (et cul-de-jatte) par des complications de son diabète.

Fante eut quatre enfants, dont l'écrivain Dan Fante.

Figure de l'excès et de la provocation John Fante est aujourd'hui considéré comme un écrivain de premier ordre, précurseur de la beat generation.

(8 avril 1909 - 8 mai 1983)

 
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